Put numbers in maps, to make them talk
Utiliser la cartographie thématique pour produire une image lisible, à partir d'un tableau statistique, c'est un des objectifs de Géoclip depuis l'origine. Les cartes produites par Géoclip répondent à des critères exigeants de respect des règles de sémiologie graphique. La détermination du mode de représentation dépend de la nature de l'indicateur à cartographier. Le choix des couleurs s'effectue pour optimiser la lisibilité. La taille des symboles ou les seuils des tranches se calculent à partir d'algorithmes d'optimisation. Cela permet d'obtenir des cartes justes et belles.
En plus de tout cela, les outils de paramétrage de la représentation permettent à l'utilisateur de jouer et d'ajuster à sa guise la représentation. Il est bien connu, en pédagogie, que des outils ludiques permettent de mieux apprendre, de mieux comprendre. Il s'agit toutefois d'une liberté encadrée, toujours dans le respect des règles de sémiologie graphique. Voyons de plus près comment la nouvelle version Air reprend à son compte ces fondamentaux de Géoclip.
Comme il se doit, toute carte est accompagnée de sa légende, qui donne les indications nécessaires à la lecture de la carte. Il s'agit principalement, d'une part de l'échelle utilisée pour définir la taille des symboles proportionnels, en fonction de l'indicateur cartographié, d'autre part de la correspondance entre les couleurs utilisées pour colorier les objets de la carte et les valeurs de l'indicateur cartographié.
Les légendes sont placées sur la droite de l'écran, quand on accède à l'observatoire Géoclip depuis un ordinateur de bureau. Elles sont présentées dans un mode condensé, en dessous de la carte, en cas d'accès depuis un écran plus petit. Elles sont également reprises en mode impression ou export au format pdf.
En tête de chaque légende, un bandeau coloré reprend le numéro correspondant à l'indicateur, dont le libellé complet figure en titre, au-dessus de la carte. Ce bandeau contient aussi un bouton qui ouvre un panneau, sur la gauche de l'écran, autorisant l'utilisateur à modifier les paramètres de l'analyse thématique. Le contenu de ce panneau de paramétrage dépend évidemment du mode de représentation, et donc de la nature de l'indicateur en question. Examinons les paramètres modifiables pour les deux principaux modes de représentation, les analyses en symboles proportionnels et les analyses choroplèthes.
Pour les analyses en symboles proportionnels, il est possible d'abord d'affiner le rendu : choisir la forme du symbole, entre différentes formes simples (sphères, ronds ou carrés), sa couleur et son remplissage.
Il s'agit ensuite d'ajuster la taille des symboles. Par défaut, la taille est calculée automatiquement pour faire en sorte que la surface cumulée des symboles soit de l'ordre de 1/7 de la surface du territoire représenté. Dans certains cas, il peut être utile de changer ce rapport, de 1/4 à 1/10 de la surface du territoire, par exemple s'il y a beaucoup de symboles empilés ou s'il y a un écart important entre les petits symboles et les plus grands.
Toujours dans le réglage de la taille des symboles, il est aussi possible de fixer la taille du symbole le plus grand (taille max) ou d'imposer une taille donnée pour une certaine valeur de l'indicateur (correspondance). Ceci s'avère utile pour produire une série de cartes comparables entre elles.
Des traitements avancés sont enfin proposés, qui permettent par exemple d'obtenir des représentations dites en "ronds coloriés" (qui fonctionnent aussi si l'on a choisi des symboles carrés ;). La couleur de remplissage des symboles est alors issue d'une analyse choroplèthe d'un indicateur complémentaire. On peut combiner sur une même carte la représentation de deux indicateurs, par exemple le nombre de logements, figuré par des symboles proportionnels et la part de maisons individuelles, représentée par une analyse en tranches de valeurs. Par défaut, cette deuxième analyse porte sur les objets géographiques de la carte. L'option considérée ici vise à faire porter cette analyse sur les symboles proportionnels eux-mêmes. Ceci s'avère intéressant en cas de fortes disparités entre les surfaces des différents objets géographiques. En outre, deux symboles de tailles équivalentes n'auront pas la même signification selon que l'un est clair et l'autre plus foncé.
Cela conduit tout naturellement à décrire maintenant le paramétrage de l'autre principal mode de représentation, les analyses choroplèthes. Ces dernières sont de 2 types : valeurs individuelles et classes de valeurs. Les premières servent à représenter des typologies. Dans ce cas, chaque catégorie de la typologie correspond à une couleur donnée. Les possibilités de paramétrage sont limitées à la possibilité d'afficher ou non certaines catégories.
Dans le deuxième cas des analyses en classes de valeurs, il est aussi possible de n'afficher que certaines tranches. Cependant, l'éventail des possibilités de reparamétrage est nettement plus large. Il est d'abord possible d'agir sur les couleurs : remplissages et affichage des contours. Un choix de palettes prédéfinies plus contrastées est aussi proposé, qui s'appuie sur les travaux de Cynthia Brewer (ColorBrewer, color advice for cartography).
Plusieurs méthodes de calcul sont proposées pour définir les seuils des classes, en fonction du nombre de classes, lui aussi paramétrable de 2 à 9. La méthode utilisée par défaut est la plus robuste, la plus "tout terrain", c'est celle des quantiles : même nombre d'objets dans chaque classe, éventuellement sous la contrainte que la moyenne soit l'un des seuils.
Les 4 autres méthodes se basent sur des calculs statistiques, 2 à partir de mesures de tendance centrale (moyennes emboîtées et écarts-types) et 2 à partir d'algorithmes itératifs (K-moyennes et seuils naturels inspirés de la méthode de Jenks-Fisher). Ces 2 dernières méthodes, plus gourmandes en ressources, visent à repérer des ruptures dans la distribution et à définir des groupes les plus homogènes possibles. Et pour ceux à qui toutes ces méthodes ne suffiraient pas, ils peuvent définir par eux-mêmes la valeur de chaque seuil. Dans tous les cas, il est possible à tout moment de revenir au paramétrage par défaut !
En plus de ces principaux modes de représentation, symboles proportionnels, valeurs individuelles et classes de valeurs, d'autres cas particuliers existent. Les "ronds coloriés" ont déjà été évoqués. Il existe aussi un mode de représentation en "camemberts", avec des ronds proportionnels découpés en plusieurs secteurs selon une typologie. Cette représentation très riche est à réserver à des typologies avec peu de catégories et à un nombre limité d'objets géographiques, pour ne pas produire une carte illisible !
Deux autres modes de représentation concernent les déplacements, par exemple les changements de résidences ou les trajets domicile-travail. Il s'agit alors de cartes à "oursins", qui repèrent les déplacements principaux, et des cartes de "flux", qui montrent en plus l'intensité des déplacements. N'oublions pas non plus les représentations ponctuelles, qui permettent de localiser par exemple des établissements ou des équipements, et qui peuvent servir de supports à des analyses en valeurs individuelles, dans lesquelles les symboles varient de formes et/ou de couleurs ! Et bien évidemment, chacun de ces modes de représentation particulier dispose de son propre panneau de paramétrage.