Réponse à Mappemonde
La dernière livraison de la revue Mappemonde s'intéresse à l'outil de diffusion cartographique des résultats du recensement de l'agriculture 2010, développé avec Géoclip O3. Certaines appréciations nous ont positivement touché, d'autres nous ont paru peu justifiées. Voici la réponse adressée ce jour à leurs deux auteurs, Laurent Jégou et Denis Eckert.
L'article de Mappemonde peut être lu ici.
Notre courrier de ce jour :
Bonjour, je viens de prendre connaissance de l’article que vous avez publié dans Mappemonde. Je vous remercie tout d’abord de l’intérêt que vous portez à cette réalisation et de l’attention avec laquelle vous avez exploré le site. Il ne m’appartient pas de réagir au nom du ministère de l’Agriculture, naturellement, je le fais en tant qu’éditeur de Géoclip.
Je suis sensible aux remarques positives que vous formulez en début d’article. Nous avons le souci de promouvoir les bonnes règles en matière de sémiologie cartographique. Mais je trouve à cet égard vos deux derniers contre-exemples à la fois spécieux et injustes. Un outil automatique permet à la fois de diffuser des cartes maîtrisées et de laisser l’utilisateur intervenir, et cette liberté est légitimement attendue, à des fins exploratoires et pédagogiques.
Nous essayons précisément d’aider les usagers à produire les meilleures cartes et à éviter de faire n’importe quoi en matière de présentation et de superposition. Mais tout ne peut être bridé. Je pourrai à partir d’une analyse choroplèthe produire une carte avec des seuils exotiques et des couleurs criardes et proclamer “ouh la vilaine carte qu’on a laissé faire !”.
Considérons votre exemple avec le Géoportail en arrière-plan d’une analyse montrant la France et les doms rapprochés. Oui en effet le ministère a souhaité présenter les cantons métropolitains et ceux des doms dans la même vue, tout en offrant le bénéfice optionnel d’un arrière-plan raster pour quiconque souhaiterait l’afficher. Faut-il à vos yeux dans ce cas condamner toute superposition avec le Géoportail ou Google Maps ?
L’encadré autour de chaque dom ne suffit-il pas à rappeler que, précisément, ils ont été artificiellement rapprochés, pour les lecteurs qui ignoreraient que ces territoires sont en réalité à quelque distance de l’Espagne et de la métropole ?
Dans la vue vectorielle, la Guyane encadrée est déjà disposée au-dessus de l’Espagne et c’est un usage vous le savez parfaitement licite. Pourquoi deviendrait-il illicite si l’Espagne au lieu d’être présentée par un contour vectoriel l’est par une image ? Et par ailleurs, chaque dom est présenté dans une vue spécifique et superposable avec le Géoportail ou Google Maps.
Quant à l’opportunité de diffuser une couche WMS, qui apparait dans votre exemple en transparence au-dessus d’une analyse choroplèthe ?
Oui l’outil permet à l’utilisateur, s’il le souhaite, de charger une couche WMS. Et c’est une fonction attendue, qui figurait du reste dans le cahier des charges du ministère de l’Agriculture. Par défaut Corine Land Cover s’affiche sans transparence et vient donc masquer l’analyse choroplèthe si elle est présente. La carte est donc parfaitement lisible,et le but est de permettre pour qui le souhaiterait une juxtaposition avec Corine à l’arrière-plan et des symboles à l’avant plan. Vous avez joué avec le curseur de transparence, très bien ! Et le résultat est pour le moins brouillé, évidemment, surtout avec une couche Corine très chargée. Mais qui ne verrait que cette juxtaposition est de peu d’intérêt pratique ?
Nous faisons pour notre part confiance à l’intelligence des utilisateurs ! Toutes les couches WMS ne sont pas aussi denses que l’occupation des sols dans Corine Land Cover. La couche des changements 2000-2006 est plus légère. Avec WMS, il s’agit souvent d’analyses ponctuelles ou linéaires, et comme vous le savez, il est impossible pour un programmeur de connaître à l’avance le contenu sémiologique d’une couche obtenue via un service web. Faudrait-il donc bannir l’usage de WMS en complément d’une analyse thématique vectorielle au motif que dans certains cas, le résultat n’est pas parlant ?
Je crois que tout est une question de dosage entre ouverture, et règles favorisant la lisibilité. Nous essayons de travailler sur les deux tableaux et sommes toujours preneurs de bonnes idées. Cordialement.