Présidentielle : l’extrême droite ne progresse pas entre 2002 et 2012
Le 22 avril 2012, Marine le Pen obtient 17,9 % des suffrages exprimés au premier tour de l'élection présidentielle. C'est bien mieux que les 10,4 % de son père en 2007. Et même légèrement supérieur à ce qu'il avait obtenu en 2002 : 16,9 %.
Mais en 2002, l'extrême droite avait un autre représentant, Bruno Mégret, qui recueillit 2,3 % des votes. En pourcentage, l'extrême droite a donc en réalité reculé entre 2002 et 2012, passant de 19,2 % à 17,9 %. En revanche, en valeur absolue, elle a progressé de 200 000 voix. Car deux facteurs se combinent : la population française, et donc le nombre d'inscrits, se sont accrus. Et la participation s'est montrée sensiblement plus élevée : 79 % en 2012 contre 72 % en 2002.
On peut légitimement chercher à éliminer l'un de ces effets, en raisonnant comme si le nombre d'inscrits, c'est-à-dire de votants potentiels, était resté stable. Le nombre de voix en faveur de l'extrême droite baisse alors en 10 ans de plus de 300 000.
Ces variations, somme toute assez faibles, masquent en fait une sensible réorganisation spatiale du vote d'extrême droite. Il a régressé dans un certain nombre de grandes villes (Paris, Marseille, Nice, Lyon, Strasbourg...), et progressé dans des zones moins peuplées, ou là où le vote FN était historiquement faible, contribuant à réduire les contrastes entre territoires.
Pour mieux analyser ces deux mouvements, séparons en deux cartes les évolutions à la baisse (en bleu) et à la hausse (en violet). Il y a paradoxalement recul dans les régions plus favorables à l'extrême droite, comme l'Alsace ou Paca :
Notons à l'inverse la progression dans le Nord et sur la façade atlantique, ou autour de Limoges :